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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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15 mai 1857

Guernesey, 15 mai 1857, vendredi matin, 8 h.

Ne vous réveillez pas, mon cher endormi ; que votre âme rêve le bonheur sous la chaleur de mes baisers ; dormez, mon bien-aimé, pendant que mon cœur prie pour vous et vous bénit.
J’ai bien regretté de m’être couchée avant ta bonne petite visite mais c’est que je n’y comptais plus. Je pensais qu’il te serait impossible de te détacher une minute de la fête [1] et je m’y étais résignée avec courage. D’ailleurs j’étais heureuse de te sentir heureux et le rayonnement de ta joie arrivait jusqu’à mon cœur à travers la distance. Cela ne m’empêche pas d’être profondément touchée de ta courte apparition et je t’en remercie avec un nombre infini de tendresses et de caresses.
Le souci de mon pauvre petit poulet m’a réveillée de bonne heure. Je craignais le premier [moment  ? mouvement  ?] de surprise de la mère mais jusqu’à présent elle ne lui témoigne qu’une inoffensive indifférence, ce qui est un progrès bien tendre sur son antipathie féroce d’hier. Quant à lui, il paraît décidé à vivre coûte que coûte et il fait des efforts désespérés pour se tenir sur ses pauvres petites pattes [flageolantes  ?]. S’il en réchappe ce sera vraiment miraculeux. En attendant nous le secondons de notre mieux, moi et Suzanne, dans son désir de vivre et puis je t’adore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 83.
Transcription de Chantal Brière

Notes

[1Le 14 mai a été inaugurée la salle à manger de la maison de Victor Hugo, Hauteville House, en présence de nombreux invités.

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