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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 mars 1857

Guernesey, 17 mars 1857, mardi après-midi, 4 h.

Je ne demande pas mieux que d’être très aimable, très gaie et très heureuse, mon cher petit homme, du moins à tes yeux, mais les principaux éléments me manquent et je n’ai pas assez d’invention pour les suppléer par quel[que] chose qui t’en fasse le semblant. Ma seule ressource, c’est de supprimer la RESTITUS quand je me sens trop maussade mais tu as pris la mauvaise habitude d’interpréter cet ingénieux subterfuge tout au rebours de ce qu’il signifie, de sorte qu’il faut que je gribouille bon gré mal gréa en quelque sorte la température de mon bonheur. Aujourd’hui encore, il aurait été plus sage de garder mes pattes de mouches pour manger des choux que de les employer à te porter toutes ces pauvretés à domicile comme si ce n’était pas déjà beaucoup trop que de les rencontrer chez moi. Du reste, tu n’as pas le droit de te plaindre puisque ce n’est qu’à mon cœur défendant que je te montre la tristesse de mon âme plus souvent que je ne voudrais. Je compte sur toi tout à l’heure, mon doux adoré, pour me redonner un peu de joie. En attendant, fais de mon impatience patience et de nécessité vertu et je t’aime plus que de raison.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 47
Transcription de Anne-Lise Narvaez assistée de Florence Naugrette
[Souchon]

a) « malgré ».

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