Paris, 30 octobre [18]73, jeudi soir, 3 h. ¾
Cher bien-aimé, je veux décharger mon cœur de son trop-plein de tendresse et d’amour avant de commencer ma chère petite copie afin d’y faire entrer autant d’admiration, au risque de le faire déborder. Je crains de ne pouvoir pas en copier beaucoup aujourd’hui parce que le temps est très sombre et que la nuit arrive vite en cette saison. Mais demain matin, je m’y mettrai au saut du lit et j’espère que j’aurai fini avant midi. Puisque tu as pris le parti de donner un vrai dîner tousa les jeudis et tous les dimanches, je crois que tu ne peux pas te dispenser d’inviter les Allix la semaine prochaine et de réinviter les Lucas au moins encore une fois. Je t’en parle pour que tu y pensesb le cas échéant. Pour ce soir, il est probable que nous n’aurons que Monselet, ce qui suffit, du reste, pour moi. J’espère que Mariette aura pensé à demander des nouvelles de ton Petit Victor [1] et qu’on lui en aura donné de bonnes, et des enfants aussi, que tu me diras tout à l’heure.
BnF, Mss, NAF 16394, f. 305
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette
a) « tout ».
b) « pense ».