Paris, 26 mai [18]77, samedi matin 11 h. ½
J’espère bien, mon cher petit homme, être remontée sur mon destrier d’ici à ce soir et te tenir tête à table formidablement. En attendant, j’achève de ruminer le reste de mes vieilles douleurs d’hier. Je ne reste au lit que pour cela. Je compte que le bon Allix [1] viendra tout à l’heure et qu’il me donnera quelque chose de ravigotant qui me requinquera un peu et me refera la [frime ?] assez pitard [2] que j’ai dans ce moment-ci ; et puis, si tu le veux, tu enverras aujourd’hui même à la pauvre Mme Pauly-Strassera de Vianden le mandat de 101 F. destiné à parer à ses plus pressants besoins à elle et à sa petite fille. Cette nouvelle charité ne peut que te porter bonheur à toi et à tous ceux que tu aimes. Quant à moi, mon grand bien-aimé, c’est une occasion de plus de t’admirer, de te vénérer et de te bénir de toutes les forces de mon cœur et de mon âme.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 141
Transcription de Guy Rosa
a) « Pauli Strafferd ».