25 mai 1877

Paris, 25 mai [18]77, vendredi matin, 11 h.

Cher bien-aimé, j’ai toujours peur de manquer le train pour toi, pour moi, pour tout le monde et bien d’autres encore. C’est pourquoi ma restitus court toujours ventre à terre au triple galop de mes pattes de mouche. Je voudrais aussi arriver à temps tantôt pour te prier de me faire sortir car j’en sens vraiment le grand besoin. Sans en avoir l’air nous nous sommes attaché un fier boulet (lisez Empereur) à la patte en acceptant l’invitation à rebrousse-poil de ce fonctionnaire couronné [1]. Pour ma part j’en éprouve une véritable gêne et je serai très contente le jour où j’en serai débarrassée. En attendant, j’astique mes fricandeaux et je mets en bataille mes asperges les plus imposantes et mes bombes les moins réchauffées. Et je t’adore à feu et à sang.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 140
Transcription de Guy Rosa