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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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27 mars 1877

Paris, 27 mars [18]77, mardi soir

Avouez, cher maître, que je suis une toutoute bien dressée dont la canicherie à votre auguste personne ne laisse rien à désirer, témoin le poulet que je vous ai apporté tout chaud, tout bouillant ce matin sans rien réclamer, ni plume ni aile, de votre aubaine, pas même la reconnaissance. Pour sortir de cette métempsycose par trop significative, je vais lire Le Rappel et me retremper un peu dans l’esprit des autres. Surtout dans celui de Vacquerie qui les résume tous, forme et fond. Je ne sais pas à quoi attribuer la fatigue, plus grande encore aujourd’hui que les autres jours, qui m’a ôté toute activité et toute possibilité de me mouvoir sans éprouver de vives souffrances dans toutes les articulations ; cependant je tiens à ne pas céder, dussé-je en claquer, d’ici à ce soir ; aussi vais-je aller te relancer séance tenante au milieu de ta lecture.
Notre réception joyeuse a un peu interloqué, tout à l’heure, cet excellent Lesclide qui ne nous savait pas si bien au fait de ses exploits nocturnes. Heureusement que cela ne tire pas à conséquence pour lui et que nous nous en fichons complètement pour notre part. Donc tout est bien et les zallebardes peuvent recommencer à tomber, je m’en lave les mains.
Mais auparavant je lâche toutes les écluses de mon cœur dans ce seul mot : je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 87
Transcription de Guy Rosa

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