Paris, 1er août [18]77, mercredi soir, 6 h.
Cher bien-aimé, je te demande pardon de la triste figure que j’aurai ce soir car mon œil ne va pas mieux au contraire. Ce ne sera pas de ma faute si je suis forcée de quitter la partie avant la fin. Tout cela est bien connu pour toi et pour moi mais, je le répète, ce n’est pas de ma faute. J’espère que j’irai mieux demain, autrement je renoncerai à ce traitement qui semble pire que le mal, aujourd’hui surtout. En revanche, tu auras pour te consoler les beaux yeux de Judith Gautier et le reste.
Décidément, j’ai la cécité triste. Cependant je veux te sourire ne fût-ce que pour te prouver que je t’aime les yeux fermés.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 207
Transcription de Guy Rosa