Paris, 25 janvier 1880, dimanche matin, 9 h.
Mon pauvre bien-aimé, quellea que soit notre bonne volonté, à l’un et à l’autre, pour parvenir à faire une bonne nuit de nos deux mauvaises, même en mettant bout à bout les quelques bribes de sommeil que nous avons arrachées çà et là, nous n’y parviendrions pas. Aussi je suis bien contente de voir que tu fais un bon somme ce matin qui comblera le déficit de cette nuit. Quant à moi, qui n’ai pas les mêmes habitudes que toi, et qui ne peut pas rester au lit passé huit heures au plus tard, je me résigne à un mal de tête carabiné et à un délabrement complet. Autre guitare, la lettre mensuelle de Madame Chenay qui t’envoie, en même temps que ses tendresses, les comptes des diverses réparations, tant pour ta maison que pour la mienne [1], auxquels s’ajoute l’argent du mois de février, en tout 608 F. 65 dont 56 F. 40 pour moi. Je te le dis, bien que tu puisses la lire toi-même, en y ajoutant ce que j’ai de meilleur en moi : je t’aime.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16401, f. 25
Transcription de Blandine Bourdy et Claire Josselin
a) quel