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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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4 décembre [1848], lundi après-midi, 2 h.

Je suis sous les armes, mon adoré bien-aimé, j’espère que tu ne tarderas pas à venir me relever de ma fonction. En attendant, je pense à toi et je t’aime. Je voulais aller au bois aujourd’hui, mais comme tu n’étais pas prévenu j’ai craint, qu’avec le guignon qui me distingue du reste des mortelles, tu viennes pendant ce temps-là et que tu ne saches pas ce que j’étais devenue, surtout emmenant Suzanne avec moi. J’ai donc laisséa passer cette belle journée sans faire ma provision. J’espère que le soleil voudra bien remontrer ses cornes pour moi demain rien que le temps que je loge mon bois. Je lui en seraisb très reconnaissante, ce dont il doit être très FLATTÉ. L’heure avance, mon bien-aimé, et je crains que tu ne puisses pas venir. Je regrette que tu ne te sois pas donné plus de latitude que trois heures. Quant à moi, je t’attendrai jusqu’à quatre heures sans me déshabiller. Je ne veux pas renoncer si tôt à l’espoir de te voir, il sera toujours bien assez temps de me frotter à la triste certitude d’une nouvelle déception. Jusque-là je veux croire et espérer un meilleur sort. Et puis je vous baise de toutes mes forces.

Juliette

Leeds, BC MS 19c, Drouet/1848/122
Transcription de Joëlle Roubine

a) « laisser ».
b) « serai ».

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