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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 11 février 1860, samedi, 8 h. ½ du m[atin]

Bonjour, mon tout bien-aimé, bonjour, mon bien, ma joie, ma vie, mon âme. Bonjour je te souris, je te bénis, je t’adore. Comment as-tu passé la nuit, mon cher petit homme ? Ton dîner ne t’a plus tourmenté j’espère. Quant à moi je soutiens vaillamment ma santé revenue et je suis capable de faire le tour du monde sans broncher appuyée sur ton bras telle est ma force. Je crois déjà que je vous en ai donné une bonne petite preuve hier dans notre promenade de trois heures. Mais aussi quelle fête dans mon cœur, dans mes yeux, dans le ciel et dans mon âme. J’aurais voulu ne plus rentrer jamais et m’en aller tout d’une traite avec toi jusqu’au fin fond du paradis. Ce n’est que partie remise mais en attendant que nos âmes fassent ensemble la grande ascension il nous faut multiplier sur la terre les douces excursions côte à côte et profiter de tous les instants et de toutes les occasions de nous aimer en plein soleil et sous les yeux du bon Dieu. Quant à moi je serai toujours prête et je tiens mon amour scellé et bridé à votre disposition, mon cher petit homme adoré.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16381, f. 17
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

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