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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 22 décembre [18]77, samedi soir 3 h. ¼a

Ne t’étonne pas de l’apparente froideur de ce gribouillis qui n’est que de la prudence. Une autre fois je laisserai mon cœur battre à toute volée. Aujourd’hui je subis toutes les mauvais influences du dehors et du dedans, depuis le jour triste et la politique troublée jusqu’à l’absence prolongée de notre chère Petite Jeanne et à la présence, hélas ! de… l’innommable [1]. Mais comme rien n’est immortel, pas plus le mal que le bien, j’attends avec toute la patience dont je suis capable que la République s’affirme une bonne fois pour toutes, que Petite Jeanne nous soit enfin rendue et que le triste problème qui trouble notre vie depuis trop longtemps soit résolu à la satisfaction de ton cœur et du mien… le baiser que tu viens de me donner me confirme dans cette douce espérance. Tu feras bien d’envoyer le plus beau souvenir, en même temps que le plus tendre, à notre chère Petite Jeanne ce soir même. Il faut qu’elle te sente toujours présent de près ou de loin, dans sa chère petite vie bénie. Ce que je dis pour Jeanne, je le dis aussi pour ton Georges que je ne sépare jamais dans mon cœur de sa petite sœur ni de toi l’adoré Grand, Grand, Grand Père. Je vous aime et je vous bénis tous les trois.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 345
Transcription de Guy Rosa

a) Manuscrit : « 3 h. /4 ». La lettre de la veille manque.

Notes

[1Nous ne saurions pas le nommer non plus.

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