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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 226-227

Vendredi matin, 9 h. ¾

Bonjour, mon bien-aimé, bonjour, mon Victor. Je voudrais te voir pour te demander pardon de mes emportements d’hier. Je voudrais te voir pour prendre un peu de bonheur et de confiance dans ton amour, car je crains que toutes ces agitations ne finissent par le détruire.
Cette crainte et le regret de t’avoir maltraité hier me donne un si grand fond de tristesse que je ne me sens pas le courage de finir cette lettre. Encore, si tu avais lu celle que je t’écrivis hier, je serais moins tourmentée sur l’impression que tu as emportéea de mon caractère. Tu aurais trouvé dans l’expression de mon amour et de mon admiration pour toi de quoi effacer tous mes torts.
Je sens que ce que je t’écris ne vient pas sur le papier comme je le sens dans mon cœur. Je ne sais à quoi attribuer cette contrainte. J’aime mieux t’écrire une autre lettre tantôt quand j’aurai le cœur moins serré, l’esprit moins triste et la tête moins douloureuse.
Mais je t’aime de toutes mes forces, de toute mon âme.

Juliette

[Adresse :]
À toi mon Victor

BnF, Mss, NAF 16324, f. 226-227
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « emporté ».

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