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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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BnF, Mss, NAF 16324, f. 124-125 / 6 septembre

Dimanche soir, 8 h
[6 septembre 1835]

Vous voyez bien que vous n’êtes pas revenu, méchant goistapiou que vous êtes. Hé bien, je ne suis pas méchante du tout, je ne suis que triste comme un pauvre chien perdu. Je m’en vais me coucher à cause de mon oppression. Libre à vous de vous moquera d’elle, mais ce qu’il y a de très certain, c’est qu’il faudra bien qu’un jour ou l’autre, elle ou moi, nous quittions la partie. Je viens de lire les lettres de Boieldieub, elles m’ont assez pluc à cause de leur excessive simplicité. Il me semble que cet homme devait être bon et honnête [1].
Mon cher petit homme, j’aurais bien désiré pouvoir aller avec vous aujourd’hui partout où vous êtes allé, et surtout sur les tours de Votre-Dame où vous avez été regarderd tous les points de vues que les bourgeoises et les grisettes de Paris offrent, de préférence le dimanche, aux amateurs comme vous. Toto, Toto, vous vous ferez faire un mauvais parti, car si jamais je descends de mon caractère, ce ne sera pas pour peu. Je vous chatouilleraise le caurp d’une soignée de coups de trique qui ne sera pas indifférente.
En attendant cette juste correction, je vous prie de croire, mon cher petit Toto, que je vous aime plus que de toutes les forces de mon âme et que je vous baise plus que vous n’avez de bouche, d’yeux, d’oreilles, de cheveux, de bras, de caurp, de …, pieds, etc.

Juju

BnF, Mss, NAF 16324, f. 124-125
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « vous vous moquez ».
b) « Boyeldieu ».
c) « plues ».
d) « regardé ».
e) « chatouillerai ».

Notes

[1Boieldieu (François-Adrien) (Rouen, 1775 - Varenne-Jarcy, 1834) est un compositeur français. Deux lettres de Boieldieu à Berton furent reproduites en fac-similé dans La Gazette Musicale de Paris du dimanche 6 septembre 1835, consacrée à Méhul et à Boieldieu. Sa lettre a donc été écrite le dimanche 6 septembre 1835.

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