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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 25 février 1859, vendredi, 9 h. du m[atin]

Bonjour, mon grand bien-aimé ; bonjour, mon cher petit homme béni. Comment as-tu passé la nuit ? Mieux que la dernière, j’espère. Quant à moi, je suis tout à fait patraque et je ne me retire que sur la quantité de mes infirmités. Mais je ne me plains pas trop haut aujourd’hui à cause de la puissante et miraculeuse diversion que me donne ma chère COPIRE. Que c’est beau ! Que c’est beau ! Que c’est donc beau, mon Dieu ! Mon admiration ne sort pas de là. Je vais me dépêcher de faire ma fameuse couture pour que tu me fassesa enfin achever ma pauvre table. J’aurais désiré que ce fût Mauger LUI-MÊME qui me clouâtb mon veloursc, mais si cela te gêne trop, n’en parlons plus car en somme, c’est un enfantillage qui ne vaut pas qu’on s’y arrête. J’ai ce matin ton jardinier qui me taille ma [illis.], me rogne mes rosiers, me [illis.] mes vieux troncs, m’épluche mon gazon et effarouche mon poulailler. Tout cela emplit mon petit jardinet d’un certain air domanial qui a son charme. Mon Victor, tout m’est prétexte à t’aimer et à te sourire, à raboter et à te baiser de toute mon âme.

J.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 54
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « fasse ».
b) « cloua ».
c) « velour ».

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