Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16323, f. 101-102

Mardi soir, 8 h. ½

Si tu ne viens pas tout de suite, je vais me coucher. Si tu ne viens pas bientôt, je vais mouser [1] car alors je serai la plus enrhumée et la plus oubliée des femmes. Je suis bien reconnaissante de la bonté que vous avez eu de me lire ce que vous venez de faire. Si vous saviez quel plaisir vous me faites, vous ne seriez pas si sauvage avec moi chaque fois que je vous demande de me dire ou de me laisser lire les aimables choses que vous faites.
Hum ! Rhum ! Hum ! Hum ! Holà là, la gorge dans quel état elle est, on dirait que je viens de me la gargariser avec un gant de crin. Toto, Toto, si vous ne venez pas un peu bien vite, vous ne me trouverez plus que couchée, je vous en préviens. Aussi vous dis-je bonsoir, bonne nuit, je vous baise partout et surtout sur votre bouche qui est bien la plus jolie bouche entre toutes les autres bouches.
Bonsoir donc, et dormez bien. En voilà assez pour une enchifrenéea du premier ordre.

Votre Juju

[Adresse]
À mon cher petit homme

BnF, Mss, NAF 16323, f. 101-102
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « enchiffrénée ».

Notes

[1Mouser : être « mouzon », triste, mélancolique.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne