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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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6 mai 1860

Guernesey, 6 mai 1860, dimanche matin, 7 h. ½

Bonjour, mon tout aimé. Bonjour ma joie, mon bonheur, ma vie, mon âme, bonjour. Tu t’es couché en même temps que moi hier. As-tu bien dormi ? Quant à moi j’ai été réveillée dans mon premier sommeil entre minuit et minuit et demi par une crise pyrosique comme je n’en avais pas encore eu depuis ma guérison. J’ai été prise de toux et de vomissements comme en pleine maladie. Enfin j’ai fini par me rendormir et ce matin il n’y paraît plus. Le singulier de cet accès c’est qu’il m’a prise en pleine eau de Vichy et sans écart de régime appréciable, ce qui prouve que cette affection (on appelle toutes ces choses des AFFECTIONS, quelle épigramme !) se fiche des traitements quels qu’ils soienta et advient quand il lui plaît. Ainsi soit-il, n’en parlons plus. Le temps se maintient beau mais froid et BISEUX, ce qui ne pas empêchée de sortir courageusement de mon dodo bien chaud pour mettre mon lit à l’air et pour te préparer mon logis de bonne heure. En attendant, pauvre petit piocheur, tu travailles dans ton lit au lieu d’y ronronner très douillettement et moi je t’aime comme un nègre !

BnF, Mss, NAF 16381, f. 104
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « quelqu’ils soient ».

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