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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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26 juin 1870

Guernesey, 26 juin [18]70, dimanche matin, 6 h.

Bonjour, mon ineffablement bon et adorable grand bien-aimé, bonjour. Dois-je me réjouir ce matin de ta bonne nuit et de celle de petite Jeanne ? As-tu et a-t-elle bien dormi ? En attendant que tu m’apportes la réponse, je prends mon désir pour une certitude. De mon côté j’ai très bien dormi mais je crois le temps brouillé pour toute la journée. C’est aujourd’hui que NOUS passons le Rubicon d’une nouvelle servante. Dieu veuille que ce soit un progrès sur ta hideuse Marie. Tu feras bien de lui imposer tout de suite les conditions d’un service très sérieux et très consciencieux. On dit qu’elle a tout ce qu’il faut pour cela y compris la santé. Mais comme il faut toujours qu’il y ait quelque chose qui cloche dans les gens comme dans les choses, il paraît que la susdite cuisinière boite un peu. À cela près elle est robuste et travailleuse, DIT-ON. Enfin nous verrons bien. À ce propos, je te fais remarquer que tu ne m’as pas donné d’argent hier et que je suis ou serai demain à sec d’or après avoir payé la voiture et donné le denier à Dieu à ta future servante aujourd’hui. Je ne suis en fond que d’amour espèce sonnante qui n’a coursa que pour toi.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 176
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette

a) « cour ».

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