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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 2 juin [18]72, dimanche, 2 h. du soir

Ainsi que tu l’as deviné, mon ineffable grand bien-aimé, mon premier soin ce matin a été de lire Le Rappel afin de connaître le résultat du duel de ce pauvre Lockroy avec cette canaille de Cassagnac [1]. Grâce à Dieu ce misérable spadassin en a été de son sinistre savoir-faire sans grand dommage pour ce brave et digne Lockroy. Cela étant, ce duel, loin d’être un malheur pour la morale publique, est un heureux événement qui prouve qu’il ne suffit pas d’être un coquin fort à l’escrime pour avoir raison d’un honnête homme armé seulement de sa conscience et de sa raison. J’ai vu que ton fils et M. Allain Targé étaient les témoins de Lockroy ce qui n’a pas dû nuire à la bonne issue de ce méprisable duel. Je dis méprisable par rapport à cet infâme stipendié du coupe-jarret en chef, l’ignoble Bonaparte, et de son auguste épouse. En attendant, cet incident a fort brouillé notre pauvre petit bonheur hier soir et je demande une forte et prochaine revanche en compagnie de Petit Georges et de Petite Jeanne. Jusque là je me déclare non satisfaite et je vous attends à main armée de fraises, de gâteaux, d’oranges et de baisers.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 153
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Le duel eut lieu le 1er juin ; Paul de Cassagnac blessa Lockroy à la main.

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