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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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26 mai 1872

Paris, 26 mai [18]72, dimanche matin, 9 h.

J’espère, mon cher bien-aimé, que tu as mieux dormi cette nuit que la dernière, sans cela je serais assez confuse d’avoir dormi comme un sabot depuis l’heure où je me suis couchée jusqu’à présent. Le temps est bien tentant pour une promenade aujourd’hui. Il est vrai que c’est dimanche, c’est-à-dire tous les bourgeois dehors, disette de voitures – et je ne peux pas marcher, flots de poussière – et j’ai les yeux déjà aveuglés ; puis la nécessité de veiller à la bonne confection de ton banquet hebdomadaire. Tout cela fait que je crois sage de rester chez moi aujourd’hui et de me réserver pour demain. Qu’en dit votre Seigneurie ? Peut-être trouverez-vous que je ne gagnerai rien à cette reculade puisque nous aurons demain M. Bigot et les citoyens [illis.] et Eune, sans compter l’éventuel, le casuel et autres [illis.] Sais-tu que je commence à trouver comme feu Chalcas… trop de fleurs, trop de fleurs, trop de fleurs [1] !!! tous ces post-scriptums à ma fête ont l’inconvénient d’appeler l’attention sur une chose qui n’a plus sa raison d’être depuis longtemps. Excepté pour toi, je voudrais ne plus exister pour personne. Il est vrai que c’est à toi surtout que ces hommages s’adressent et que cet entassement de roses est dédié, moi je n’en suis que le prétexte et je te les rends.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 146
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Citation de l’une des toutes premières répliques du devin Chalcas dans le premier acte de La Belle Hélène.

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