Guernesey, 21 juillet 1859, jeudi, 8 h. du m[atin]
Bonjour, mon grand Victor, mon saint Victor, mon adoré Victor, bonjour des lèvres, du cœur et de l’âme, bonjour. Que la gloire, que l’amour, que le bonheur soient avec toi et avec tous les tiens. Nous avons passé une bonne petite soirée hier grâce à toi et à ton joyeux Charles, sans compter l’institution du jardin qui a son sârme [1] en temps caniculaire. Dimanche, s’il fait beau, nous installerons notre fête [illis.] dans mon [laurier ?]. En attendant je te demande conseil pour ceci : faut-il inviter Mlles Loisel et [illis.] ? Alors nous serions quatorze ou autrement onze. Penses-y un peu et décide la question assez bien pour que je puisse faire ces [deux ?] invitations supplémentaires à temps. Ce soir, je m’entendrai avec miss Allix pour [illis.] d’une douzaine de glaces et autant de sorbets si cela ne dépasse [illis.] toutefois mes MOYENS. Cher adoré, je voudrais que ta fête fût aussi joyeuse et aussi heureuse au-dehors qu’elle est bénie et adorée au-dedans de mon cœur. [illis.], je ferai force de voile et de rame, de [illis.].
Juliette
BnF, Mss, NAF 16380, f. 162
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette