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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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11 mai 1868

Guernesey, 11 mai [18]68, lundi matin, 7 h.

Toujours je t’aime et toujours bonne nuit. Qu’est-ce qui bisque ? Ce sera moi si vous vous permettez d’être d’un autre avis que le mien en tant qu’amoura et que sommeil. J’espère que vous ne me ferez pas ce chagrin. Ah ça, est-ce enfin aujourd’hui que vient M. Burty ? Chi lo sa [1]  ? En attendant, le pauvre pâté court grand risque de n’être plus frais. Il est vrai que tu t’en fiches et moi aussi mais les autres gueules n’ont pas notre austère philosophie et rien ne pourra les consoler d’avoir manqué cette occasion succulentissime de perdreaux truffésb. Moi, je me réjouis égoïstement dans la pensée de notre promenade en voiture tantôt, carabinée d’une bonne collation dont je suis très friande et goulue et insatiable. Je me dépêche pour aller faire ton café dans l’espérance que tu le trouveras meilleur fait par moi que par la petite Thérèse [2], ce qui n’est probablement qu’une fatuité de ma part et dont ton goût n’est pas la dupe. Enfin puisque cela me fait plaisir de tripoter pour toi, je ne vois pas pourquoi je m’en priverais.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 129
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « en temps qu’amour ».
b) « perdraux truffés ».

Notes

[1« Chi lo sa » signifie « qui sait » en italien.

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