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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 23 février [18]68, dimanche, 7 h. du m[atin]

Tu dors, mon cher bien-aimé, et tu fais bien. Tu ne te reposeras jamais assez pour tous les travaux surhumains que tu fais. J’espère que tu as passé une bonne nuit qui se continue ce matin. Moi j’ai assez peu et assez mal dormi mais il n’y paraît pas à ma santé ni à ma bonne humeur et je me sens disposée au bonheur pour peu que tu sois heureux toi-même. J’ai eu hier au soir une très forte émotion quelque temps après que tu as été parti. C’était la voix de Madame Chenay appelant à ma porte avec des cris qui me semblaient désespérés. Tout de suite, j’ai cru à un accident grave. Heureusement mon erreur n’a pas duré longtemps. Ce n’était que la clef de son armoire qu’elle pensait avoir laissée chez moi. Mais elle s’était trompée. J’espère qu’elle l’aura retrouvée chez elle et que sa nuit n’en n’aura pas été troublée. Je vais aller voir si tu es levé, mon cher adoré, et puis je viendrai lire les journaux qui racontent l’événement de Ruy Blas [1]. Encore une occasion de plus de t’admirer et de t’adorer.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 54
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Ruy Blas fut interdit de représentation à l’Odéon en décembre 1867. Le 11 février 1868, Jules Simon publie dans Le Moniteur Universel une « question » concernant cette interdiction.

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