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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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1851, 26 juillet, samedi soir, 8 h.

J’ai confiance en toi, mon bien-aimé, je crois à tout ce que tu me dis, je livre mon âme à toutes les espérances du bonheur que tu me fais entrevoir. J’ai le cœur plein d’amour et de sincérité. Je t’aime, je suis heureuse, je suis tranquille. J’oublie tout ce que j’ai souffert, je ne me souviens plus que des douces paroles si loyales et si persuasives que tu m’as dites tantôt. Le calme a succédé au désespoir. Je quitte l’Enfer et j’entrevois le Paradis. Je t’aime et tu m’aimes, rien n’est plus désespéré. Tu verras comme je vais reprendre cœur à la vie, comme je vais sourire, comme je saurai être heureuse et quelle confiance j’aurai en toi. Je ne sais pas si nous pourrons réaliser tous les adorables projets que tu faisais tantôt, mais ce que je sais c’est le bonheur que tu me donnais par anticipation en te voyant les faire et m’y associer si étroitement. Il me semblait que toutes mes douleurs passées se transfiguraient en bonheur à venir. Je t’écoutais et mon âme s’emplissait de joie. Merci, mon Victor, merci mon bien-aimé. Ne t’inquiète plus de moi puisque tu m’aimes. Je guérirai, je deviendrai heureuse, tu verras. Je commence dès à présent pour ne pas perdre de temps et pour te récompenser de ta bonté, de ta douceur et de ta patience. Je t’attends avec le plus doux de mes sourires, avec mes plus tendres caresses.

Juliette


BnF, Mss NAF 16369, f. 145-146
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Florence Naugrette
[Souchon]

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