Bruxelles, 9 janvier 1852, vendredi après-midi
Je m’étais trompée je t’en demande pardon avec toutes les joies et tous les regrets de mon âme. Tu es le plus honnête et le plus fidèle des hommes. Je te vénère et je t’adore, mon Victor. À la place de tous les désespoirs et de toutes les hontes j’ai tous les bonheurs et toutes les gloires. Je suis aimée de toi, tu n’aimesc que moi, c’est bien vrai. Cette conviction c’est le sang de mes veines circulant librement c’est la vie de mon cœur, la joie de mon âme. C’est tout mon Dieu. Tu es là, mon bien-aimé, tout mon être rayonne. Je suis heureuse autant que je t’aime. Mon Victor, sois bénid car tu es tout ce qu’il y a de plus beau, de plus grand et de plus noble, de plus généreux et de plus sublime sous le ciel. C’est bien vrai mon Dieu.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16370, f. 12 (fin recto et verso)
Transcription de Bénédicte Duthion assistée de Florence Naugrette
a) « obstine ».
b) « quelque ».
c) « aime ».
d) « bénis ».