Paris, 5 juillet 1881, mardi midi
Cher grand bon bien-aimé, depuis ce matin je sue sang et eau pour arriver en retard au rendez-vous de la restitus. Enfin, m’y voici, ça n’est pas malheureux ! Sais-tu que tu nous asa donné une fameuse prime d’encouragement à dépenser les choses agréables, comme celles des fleurs, puisqueb tu en donnes le double aux pauvres. Quand je dis nous, je veux dire Mme Lockroy, car pour moi ce moyen serait très mal encouragé par toi, aussi je m’en prive. Je n’ose même pas te demander de m’avancer de quinze jours ton cadeau de fête dont j’ai cependant le plus grand besoin. J’aime mieux attendre l’époque réglementaire que de te forcer à la devancer. Cela dit, j’ajoute que tu as séance publique à deux heures et beaucoup de lettres très intéressantes qui t’attendent. J’ajoute encore, parce que c’est le fond et le tréfondsc de ma vie, de mon cœur et de mon âme, que je t’admire, que je te vénère, que je t’adore et que je te bénis.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16402, f. 149
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette
a) « a ».
b) « puis que ».
c) « tréfond ».