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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 9 mars [18]72, samedi matin 8 h.

Bonjour, mon grand bien-aimé, bonjour. Où en es-tu de ta nuit ? La mienne est déjà finie depuis longtemps déjà mais je ne m’en plains pas, au contraire, car je l’ai passée courte et bonne. Le Rappel lui aussi plane sur l’horizon et le voilà qui entre chez moi, non par la fenêtre mais par la porte. Qu’il soit le bienvenu en attendant que j’aie le temps de le lire. Une remarque que je fais tous les matins, c’est que presque tous les passants ont en main ce rayonnant journal et le lisent en marchant [au risque] de se fourrer sous les voitures ou de renverser les boîtes au lait des laitières de la rue. C’est plus qu’un journal, c’est un parti qui distance tous les autres et qui sera bientôt [non] un état dans l’état, comme disent les politiqueurs ferrés, mais l’état lui-même. Attrapé ! En attendant je t’aime dix cent mille milliards d’éternité plus encore. Je t’embrasse tout plein toi. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 68
Transcription de Guy Rosa

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