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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 2 mars [18]72, samedi soir

Mon Dieu que ta Petite Jeanne est donc ravissante ! J’en suis insensée ! J’aurais voulu pouvoir la garder toute la journée, mais, comme il n’y a pas moyen de la séparer de Oua-oua [1], j’ai dû la lui laisser emmener avec mes dépouilles opimes de chocolat, de pommes, d’oranges et d’un momome [2] que j’ai extrait pour la circonstance de la cachette où il était depuis deux mois que tu l’as acheté avec plusieurs autres sur le boulevard. Toutes ces largesses m’ont valu plusieurs MASSIS [3], une belle révérence et un gros baiser, plus la promesse de revenir bientôt voir Roumet. Cette petite distraction a suffi pour faire un enchantement du reste de la journée et m’a empêchée de finir mes comptes de fin de mois, c’est-à-dire de copier pour toi toute la dépense extra. Demain matin je te l’enverrai en même temps que ton déjeuner. En attendant je t’adore sans marchander, mes moyens me le permettent. Tâchez d’en pouvoir faire autant pour moi… rubis sur l’ongle.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 61
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Nom que Jeanne donne à Mariette. Le 22 février, Hugo note dans son Carnet qu’elle a réussi à prononcer « Maïette ».

[2C’est ainsi que Petite Jeanne prononce « bonhomme ».

[3Prononciation enfantine de « mercis ».

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