Paris, 15 octobre [18]79, mercredi matin, 9 h.
Tu fais bien, mon grand petit homme, de compléter par un peu de sommeil ce matin les lacunes de celui de ta nuit qui a été quelconque à ce que me dit Mariette. Il est vrai qu’elle se trompe assez souvent en bien ou en mal dans les nouvelles qu’elle me donne de toi tous les jours. J’espère que, cette fois encore, elle aura pris pour de l’insomnie un peu d’agitation dans tes rêves. En attendant que j’aille aux informations moi-même, je viens de lire dans Le Rappel le complément du compte-rendu de ta belle fête de nuit d’avant-hier [1] et je n’en aia que plus de regrets de n’avoir pas pu y assister pour être témoin de ce spectacle émouvant et charmant.
Clovis Hugues t’a écrit, il attend que sa petite fille ne tousse plus pour venir te voir. Mon avis serait de les inviter à dîner pour vendredi prochain avec Jourde. Tu en décideras tantôt, jusque-là je m’abstiens de toute initiative excepté de t’adorer, dont je ne demande pas la permission même à toi.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 248
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette
a) « n’en n’ai ».