23 janvier [1841], samedi soir, 11 h. ¼
C’est une heure bien indue et bien inaccoutuméea, n’est-ce pas mon adoré, que celle où je t’écris ce soir ? Voici le pourquoi : après que tu as été parti, mon bien-aimé, j’ai fait ta tisaneb et je me suis débarbouillée comme à l’ordinaire. À peine avais-je fini qu’Eulalie, la sœurc de Joséphine, est venue me voir ; un instant après, la mère Lanvin qui me rapportait la reconnaissance renouveléed et la note de la pension acquittée [1]. Elle venait en outre me dire qu’aujourd’hui même elle avait conduit Claire chez son père, que M. Pradier avait été très bon et bien affectueux pour elle et qu’il lui avait promis (à Claire) de la revoir très tôt [2]. En outre, il a assuré à Mme Lanvin que d’ici à dix semaines ou deux mois au plus tard il paierait sans faute tout l’arriéré de la pension de sa fille [3]. Ces deux dames sont restées à dîner avec moi, comme tu le penses bien, mais comme j’espère que tu viendras souper. Justement te voici.
BnF, Mss, NAF 16344, f. 69-70
Transcription de Gwenaëlle Sifferlen assistée de Florence Naugrette
a) « innacoutumée ».
b) « tisanne ».
c) « seur » ou « sour » : les deux lettres sont confondues.