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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 18 décembre 1862, jeudi après-midi, 2 h. ¾

Tu vois, mon cher petit homme, que j’ai eu raison de me méfier du temps d’aujourd’hui car il pleuvote à chaque minute et le vent n’est rien moins que chaud. Si j’avais cédé à mon penchant égoïste, je t’aurais donné rendez-vous tout de même pour te revoir ne fût-ce qu’un moment ; mais je sais trop combien ton travail est précieux pour te déranger pour mon seul et unique bonheur personnel. Voilà pourquoi, mon tout bien-aimé, j’ai eu le courage de refuser ta proposition ce matin. J’espère que tu m’en sauras quelque gré à cause du sacrifice sérieux que je fais à ton travail. Je sais par ta Marie [1] qu’il n’y a pas le plus petit Duverdier débarqué, ce qui doit faire horripiler de plus en plus cet infortuné Quesnard ; cela lui apprendra à faire de l’hospitalité forcée et à perpétuité envers des gens qui s’en soucient peu ou point ou guèrea. Du reste voilà Mme Engelson bien vengée et Dieu continue d’être juste ! Cela étant, j’espère que la pauvre femme en guérira plus vite, ce que je lui souhaite de tout mon cœur. En attendant, je vais faire mon dodo, puis j’allumerai mon feu, et puis je vous attendrai, et puis je vous aimerai, et puis je vous adorerai de toutes mes forces.

J.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 273
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

Notes

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