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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 9 avril 1882, dimanche matin, 7 h. ½

Je t’ai laissé bien endormi, mon doux adoré, ce qui ne prouve pas que tu aies passé une bonne nuit quoique je ne t’aie pas entendu. En revanche j’ai trop entendu le bruit de la machine niveleusea à vapeur, malgré l’épaisseur de la maison, qui a fonctionné sans relâche jusqu’à présent. Grâce à ce hourvarib ton avenue est remise à neuf et les omnibus y roulent déjà comme sur du velours. Entre temps, comme disent les bons Belges, il t’est venu la réponse de la Banquing Bank Company de Guernesey qui te demande ton livre de banque pour le régler d’accord avec son propre livre. Moi, de mon côté, je vais écrire à Mme Chenay pour la prévenir de la fonction mensuelle dont tu me charges pour elle. Fonction qui ne la satisfera guère, je le crains, car rien ne peut remplacer pour elle, ni pour personne, un mot de toi quelque laconique qu’il soit. Et à ce propos, c’est, après-demain, mon soixante-seizième anniversaire. Est- ce que tu (ne) lui feras pas la grâce de le saluer d’un petit coup de plume au passage [1] ? En attendant que tu fasses droit à ma requêtec, je t’aime à cœur que veux-tu et je te souris de même, sans tenir compte de mes bobos moroses.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 48
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette

a) « nivelleuse ».
b) « se ourvari ».
c) « recquête ».

Notes

[1Juliette sera exaucée : Hugo lui écrit une lettre pour lui souhaiter son anniversaire le 11 avril.

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