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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1834 > BnF, Mss, NAF 16322, f. 129-130

Mardi, 3 h. ½ de l’après-midi

Vous voyez bien que vous m’avez oubliéea, vous êtes allé vous promener sans moi, sous prétexte que vous travaillez ; comme si moi, j’étais un obstacle à votre travail. Ainsi, mon amour vous est importun. Il n’est cependant pas bruyant, ni exigeant. Je ne demande que la préférence ou au moins l’égalité entre moi, la canne, et le cure-dent. Vous voyez que mes prétentions ne sont pas excessives. Y ferez-vous droit ?
Prenez garde, ma belle lumière qui marchez sans votre ombre (c’est-à-dire sans la femme qui vous aime), de ne plus trouver à sa place quand vous la chercherez, qu’une vieilleb bête d’ombre coiffée d’un chapeau de hérautc d’arme qui ne vous quittera ni le jour, ni la nuit, pour vous punir de m’avoir délaissée. Avec tout ça, moi, je vous aime, j’enrage de ne pas savoir ce que vous faites, où vous êtes, à qui vous parlez, qui vous regardez, à quoi ou à qui vous pensez. Tout cela, c’est fort triste quand on aime comme je vous aime.

Juliette

[Adresse]
Pour vous !

BnF, Mss, NAF 16322, f. 129-130
Transcription de Jeanne Stranart et Véronique Cantos assistées de Florence Naugrette
[Souchon, Massin]

a) « oublié ».
b) « veille ».
c) « héros ».

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