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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 11 septembre 1858, samedi matin, 8 h. ¾

Bonjour, mon bon petit bien-aimé bonjour, patience et courage encore quelques jours et hourraha ! pour tous les autres si ta santé est en raison de mon amour. Voici le bateau du jeune Allix qui arrive à toute vapeur, et j’en éprouve un vague sentiment de tristesse en songeant que ses soins t’étaient encore nécessaires. Ma reconnaissance à ce sujet lui souhaite un bon et un heureux avenir. Du reste, il fait un temps d’une mélancolie pénétrante qui déteint en gris sur l’âme. J’aurais bien besoin d’un bon rayon de ta santé pour m’égayer le cœur et l’esprit. J’espère que tu me l’apporteras tantôt. En attendant je voudrais bien être sûre que l’hésitation de mains du docteur Terrier ne te fasse pas trop longtemps souffrir ce matin. Quant à moi, mon ignorance et ma poltronnerie ne me permettent pas de t’offrir mes services car je craindrais trop de te blesser en cherchant à te soulager. Il n’y aurait que le cas de force majeure qui me donnerait peut-être le courage de réagir sur ma lâcheté nerveuse. Heureusement nous n’en sommes pas là. Du courage, mon bien-aimé, pense à moi, prends bien soin de toi et viens me voir dès que tu le pourras. Je t’aime de tout mon cœur, de toute mon âme, et de tout mon moi.

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 259
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « hourah ».

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