19 janvier 1879

Paris, 19 janvier [18]79, dimanche matin, 8 h.

Cher bien-aimé, tu as de nouveau passé une assez bonne nuit, ce qui me donne l’espérance de te voir bientôt en pleine possession de ton sommeil régulier. En attendant je me suis déjà mise en quête de l’heure de la représentation de jour au Théâtre-Français aujourd’hui mais sans succès car aucun de nos journaux^a ne la donnent et il n’est question que de la représentation de ce soir. J’attends M^me Noël (pardon, Virginie) pour l’envoyer voir l’affiche qui, espérons-le, doit contenir ce renseignement. Autre guitare, Lecanu me demande s’il peut se permettre de t’amener M. et M^me Cléry à dîner demain en même temps que lui et [Réményi ?]. Je lui ai répondu, d’OFFICE, comme on dit au Palais, de ta part : - OUI. Ai-je bien fait mon maître : Yes grosse bête ! Une lettre de Rousselle te donnant avis qu’il remet l’échéance de son chèque du 25 janvier au 15 mars prochain en y joignant la barrique de vin blanc qu’il envoie aujourd’hui même. Le tout ensemble porte le total de ce chèque nouveau à 2400 F. 55. Il y a encore une lettre de la mère Morvan qui me donne d’assez tristes nouvelles de ma maison [1] et de plus tristes hélas ! des sinistres de ce pauvre petit pays de Guernesey très éprouvé par le terrible temps de cet hiver. Enfin, mon pauvre adoré, je sens que rien ne prévaut sur mon adoration pour toi. Je te bénis.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 20
Transcription de Chantal Brière

a) « journeaux ».