19 mars [1845], mercredi matin, 11 h. ¼
Maintenant que la soirée et la nuit sont passéesa, mon Toto, je suis très contente parce que je vois à l’horizon la bonne soirée d’aujourd’hui. Comment vas-tu, toi, mon Toto chéri ? Toujours bien occupé, bien fatigué, bien courageux et bien doux. Pauvre ange, tu es un modèle de dévouement et de douceur. Je t’admire et je t’adore. J’espère que je te verrai avant le dîner. Mon cher petit bien-aimé, je vais me dépêcher de faire ton eau pour les yeux pour que tu la trouvesb quand tu viendras.
J’ai reçu une lettre de Brest. M. Alboize me fait prier par mon beau-frère, de te prier de le recommander à Salvandy. Malheureusement tu as déjà beaucoup demander au susdit Salvandy et je crains bien pour eux que tu ne puissesc pas te charger de recommander M. Alb. pour le moment. Tu verras cela, mon Toto, mais je ne veux pas te tourmenter.
Jour, Toto, jour, mon Toto ravissant, c’est donc bien vrai que nous passerons toute la soirée ensemble ? Quel bonheur !!! Il y a bien longtemps que cela ne nous était arrivé. Aussi j’ai le cœur plein de joie. En attendant, je pense à tous les baisers que je te donnerai et à tous ceux que tu me rendras et je passe le temps fort agréablement. À ce soir, mon adoré. Quel bonheur !!!!!!!d
Juliette
BnF, Mss, NAF 16358, f. 203-204
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « sont passés ».
b) « tu la trouve ».
c) « tu ne puisse ».
d) Juliette termine sa phrase par sept points d’exclamation.