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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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28 mars 1858

Guernesey, 28 mars 1858, dimanche après midi, 3 h.

Je me défie moins de ma pensée que de mes paroles, mon Victor, c’est pour cela que je t’écris ces quelques lignes pour te dire que je t’aime et combien j’apprécie ta bonté, ta patience et ton [illis.] pour moi. Malheureusement ma santé et mon caractère te rendent trop souvent toutes ces vertus difficiles. Je le sens et je m’en irrite encore davantage contre moi et c’est ainsi que ma pauvre âme tourne dans ce cercle vicieux sans pouvoir en sortir et que je trouble ta vie au lieu de te charmer. Tout cela est bien triste et bien douloureux pour nous et il y a des moments où je suis capable de tout pour en finir avec mes infirmités morales et physiquesa. La crainte de te causer un chagrin dont je ne peux mesurer la portée m’arrête, mon bien-aimé et m’impose le devoir, presque impossible pour moi à remplir, de vivre en dehors de ma propre nature et de mes maux sans cesse renaissants. Cependant, pour te plaire, j’y essaierai encore toujours, dussé-jeb en être pour ma peine et pour mon amour.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 65
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « phisiques ».
b) « dussai-je ».

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