Paris, 28 nov[embre 18]78, jeudi matin, 7 h.
Cher bien-aimé, je t’envoie mon bonjour doré par un rayon de soleil, de tendresse, d’espérance et d’amour. J’espère que tu as passé une bonne nuit ? C’est bien le moins après notre gai pataugeage d’hier. Est-ce que tu iras au Sénat aujourd’hui ? Je n’ai pas encore vu Le Moniteur [1]. Je crains qu’il n’arrive un peu tard. Je t’envoie une lettre de Mme Jules Simon qui exige une prompte réponse. Enfin, mon cher grand homme, je tire à vue sur toi pour un tas de choses qui te sont indifférentes ou qui t’ennuient [en plus ?] de te déranger dans ton travail. Pardonne-moi cette outrecuidance quotidienne et envoie-moi promener carrément quand je dépasse la mesure pour les autres et pour moi.
Les Moniteurs sont arrivés, à toi maintenant à décider si tu iras à Versailles et à quellea heure. Moi, je suis prête à tout et je t’adore.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 192
Transcription de Chantal Brière
a) « qu’elle ».