Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1878 > Février > 19

Paris, 19 février [18]78, mardi matin, 11 h.

Tu n’auras pas bien beau temps pour aller à Versailles aujourd’hui, mon pauvre grand bien-aimé, il est vrai que pour la besogne qu’on t’y fera faire il n’y a pas besoin de soleil. Malgré cela je regrette que mes misères me retiennent au rivage car j’aurais bien désiré pouvoir t’y accompagner à ce Sénat du diable où tout se fait de travers : les Ventavon [1] et les [Frortou ?] compris. Mais mon fichu rhume qui va toujours en empirant m’empêche absolument de sortir. Je m’estimerai heureuse si j’esquive un seconda vésicatoire lavé à l’huile de crotonb [2] entre les deux épaules cette fois-ci, c’est ce dont je serai sûre ce soir après la consultation que me donnera Émile Allix avant le dîner. Jusque là, je me borne à tousser comme une malheureuse et à souffrir entre les deux épaules. Quant à toi, mon grand bien-aimé, continue d’être en bonne santé et le plus glorieux et le meilleur et le plus sublime et le plus divin des hommes que j’adore à deux genoux.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 48
Transcription de Chantal Brière

a) « secon ».
b) « crotonne ».

Notes

[1Louis de Ventavon, sénateur des Hautes-Alpes.

[2Le croton, souvent prononcé crotonn par les médecins selon Pierre Larousse, est une plante des pays équatoriaux dont les graines fournissent de l’huile aux vertus purgatives, utilisée aussi contre les irritations de la peau.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne