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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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4 septembre [1847], samedi après-midi, 3 h. ½

J’étais loin de prévoir tous les incidents qui surviendraient et qui me retiendraient à Saint-Mandé jusqu’à une heure de l’après-midi. Les détails en seraient trop longs et trop pénibles à te donner dans ce moment-ci. Je les réserve pour quand je serai avec toi et que j’aurais repris un peu de calme. Qu’il te suffise de savoir que j’ai bien pensé à toi, mon adoré, et que ce n’est qu’avec cette pensée que j’ai pu supporter sans faiblir toute cette lugubre matinée. Mme Lanvin, à laquelle j’avais écrit hier, est venue comme moi à 8 h. et nous sommes revenues ensemble. J’avais emmené Suzanne, c’est elle qui est allée au cimetièrea.
Je suis courbaturée et abrutie. Je n’ai pas une idée entière dans le cerveau. Il me semble que tout est brisé en moi hormis mon amour qui reste toujours entier et debout. Cher adoré, mon bien-aimé, ma vie, mon âme j’espère te voir tout à l’heure et je me cramponne à cette espérance de toutes mes forces. Je ne veux pas que tu me trouves triste et découragée. Je veux te sourire et je veux que tu ries et si tu ne ris pas je me fâcherai : pauvre adoré, cher bien-aimé, mon Victor je t’attends avec tout mon cœur [dehors  ?]. Je te baise et je t’adore.

Juliette

MVH, α 7977
Transcription de Nicole Savy

a) « cimetierre ».

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