Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1856 > Octobre > 12

Guernesey, 12 octobre 1856, dimanche après-midi, 2 h.

Est-ce que le cœur ne vous dit rien de ce beau temps-là, mon cher petit homme, est-ce que vous ne sentez pas le besoin de vous sentir aimé sous ce charmant soleil, à la face des fleurs, des oiseaux, des arbres et de Dieu, par une pauvre Juju marchant à vos côtés le plus près possible ? Si cela peut vous plaire, pourquoi ne venez-vous pas et me laissez-vous au fond de ma chambre toute seule comme une pauvre délaissée ? En attendant que vous vous expliquiez en personne, je raccommode mes nippes pour les donner demain à la blanchisseuse. Cela me fait penser qu’il serait temps de répondre à Mmes Pelleport et Bertaut, sous peine de passer pour des malotrus. De mon côté, j’écrirai à la mère Luthereau et à la mère Lanvin mais pour cela, j’ai besoin que tu me donnes un mandat pour payer l’emballeur et pour rendre l’argent à la cousine de Suzanne, lequel argent est entre mes mains depuis hier. Il est urgent maintenant de terminer cette affaire et d’ailleurs, la mère Lanvin m’en presse beaucoup dans sa dernière lettre. Si tu viens assez à temps pour t’occuper de cette affaire, nous la terminerons si tu veux. Jusque là, je regarde le soleil s’éloigner avec regret et je t’attends avec résignation. Je vous aime trop, mon petit homme, pour votre bonheur et pour le mien. Ceci constaté, je ne vous en désire que plus fort et de toute mon âme.

Juliette

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 251
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne