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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 mars 1856

Guernesey, 17 mars 1856, lundi matin, 9 h.

Bonjour, mon triomphant petit homme, bonjour mon INALTÉRABLE Toto, bonjour. Je vous félicite d’être le VERT-GALANT que vous êtes autant que je suis honteuse d’être la pauvre podagre [1] que je suis. Encore une affreuse nuit à ajouter au compte de mes insomnies. Encore quelques heures de souffrances de plus dans ma pauvre vie. Pour peu que cela continue je ne pourrai plus bouger d’ici à ce soir. Cependant je viens de me frictionner jusqu’au sang lequel coulait par tous les petits pores mis à vifa. Mais tout cela ne me soulage pas, AU CONTRAIRE. Aussi je suis triste et découragée car j’ai peur de me mettre au lit sérieusement et pour longtemps. J’en ai peur surtout pour toi, mon pauvre adoré, que cela tourmentera et occupera plus que de raison et dans le moment où tu aurais le plus besoin de repos et de liberté d’esprit à cause de ton travail surhumain. Pardon, mon pauvre adoré, je vais tâcher de vaincre cette stupide indisposition, dusséb-je en crever. Je t’aime. Je te souris quand même.

Juliette

BnF, Mss, NAF, 16377, f. 91
Transcription d’Élodie Congar assistée de Chantal Brière

a) « vifs ».
b) « dussai-je ».

Notes

[1Personne souffrant de la goutte.

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