5 août 1877

Paris, 5 août [18]77, dimanche midi

Cette fois, mon grand petit homme, on ne peut pas t’accuser de faire attendre les estomacs des enfants ni ceux des grandes personnes puisque tu as livré la table en temps et heure et qu’on en a averti madame Lockroy. Il est vrai qu’elle ne pouvait pas s’attendre aujourd’hui à ce changement d’heure et peut-être ne pourra-t-elle pas en profiter. Je crois savoir qu’elle dînera avec les enfants ce soir, ce qui sera d’autant plus à propos qu’on attend le Lauréat Petit Jean Boué, bonne recrue pour Petit Georges et pour Petite Jeanne. Il ne manquera à ce trio que Pierre et Jacques, autres lauréats à différents degrés. En attendant que tous ces triomphateurs se dispersent aux quatre coins de l’horizon, profitons de leur douce gloire et de leur bonne joie en nous aimant encore plus fort et avec encore plus de confiance, si c’est possible, que par le passé. [1]

BnF, Mss, NAF 16398, f. 211
Transcription de Guy Rosa