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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 29 septembre 1861, dimanche, 8 h. ½ du matin

Bonjour, mon cher adoré bien-aimé, bonjour, je te souris corps et âme. Comment as-tu passé la nuit, mon cher bien-aimé ? Bien, je l’espère et j’en suis toute heureuse. Quant à moi je continue de me porter comme le Pont-Neuf (mon contemporain).
Ah ! Oh ! Voilà que tu ouvres ta fenêtre et tu es déjà tout habillé. Est-ce bon signe ? J’espère que oui. En attendant que je puisse saisir ton regard au vol je me dépêche de faire ma chère petite restitus au galop de mon cœur.
J’ai tous les jours tant de chiens et de Kesler et Miss Allix et de Bénézit à fouetter que je ne sais auquel entendre pour arrêter à six heures tout PARÉ, comme disent les marins. Enfin, je fais de mon mieux, mais je n’ai pas une minute à perdre, pas même, hélas !, ce qui est plus triste, le temps de GAGNER mon bonheur en restant le plus longtemps possible avec ma pauvre restitus. Mais tout cela n’aura qu’un temps et notre table d’hôte finira par redevenir la petite table intime et régulière de notre petit groupe uni.
Jusque là je vais, je viens, je m’épouffe [1] et je t’aime immuablement.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 110
Transcription de Florence Naugrette

Notes

[1S’épouffer : étouffer, suffoquer (familier).

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