Guernesey, 27 septembre 1861, vendredi matin, 7 h. ½
Bonjour, mon adoré petit homme, bonjour, beau jour, bonheur, soleil, amour dans ta vie aujourd’hui, demain et toujours. Comment vas-tu ce matin, mon cher petit homme ? Moi je vais bien, bien, bien et je t’aime encore mieux. Je vais écrire tout à l’heure à mon beau-frère pour demander le journal et l’extrait écrit de ce même journal qui annonce cette belle nouvelle de ta présence à Paris. Je lui expliquerai l’importance qu’il y a à m’envoyer ces deux choses à la fois tout de suite pour que tu puissesa réfuter cet ignoble mensonge [1]. Il le comprendra du reste. En attendant il fait un temps charmant. Il ne tiendra pas à moi d’en profiter tantôt quand tu auras fini tes explications avec les divers Mauger, Mollet et autres. Je me tiendrai prête à tout événement. Tant pis pour moi si tu n’es pas libre à temps. Avant tout, mon cher petit homme, je ne veux pas t’empêcher de faire tes affaires. Je veux que tu sois LIBRE, content, heureux et que tu m’aimes par-dessus le marché. Si cela te va ainsi, tope dans mon cœur et ne t’en dédis jamais plus que moi qui t’adore pour l’éternité.
Juliette
BnF, Mss, NAF 16382, f. 108
Transcription de Florence Naugrette
a) « puisse ».