Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1873 > Juin > 9

Guernesey, 9 juin [18]73, lundi matin, 7 h. 10 m.

Je suis toute penaude de t’avoir manqué, mon cher bien-aimé, et ce malgré une bonne grande heure de faction, ce qui n’est pas juste. Enfin, pourvu que tu aies bien dormi et que tu m’aimes de tout [ton] cher grand cœur, comme je t’aime moi-même. Je me résigne à ma déconvenue en faisant de nécessité vertu. Voilà donc le fameux saint Médard renvoyé à sac jusqu’à l’année prochaine ! Ça n’est pas malheureux ! J’en suis d’autant plus contente que ça nous promet un été cuit au four du bon Dieu dont tu me donneras de bonnes nouvelles, mon cher petit lézard. Quant à moi j’en sue d’avance étant par nature ourse… blanche je préfère la température esquimaude à celle tropicale. Il est vrai que mon thermomètre se réglant toujours sur le tien, je suis sûre de me trouver bien de tout ce qui te plait et de tout ce qui contribue à ta chère santé. Quand je pense que tu es jusqu’au cou dans ton nouveau chef-d’œuvre et que je serai bientôt admise à l’admirer et à l’aimer de tout mon amour et de toute mon adoration pour toi, j’en suis toute transportée d’orgueil et de bonheur, j’en ai des frénésies de tendresse que je voudrais pouvoir répandre sur tes pieds comme Madeleine sur ceux du Christ.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 171
Transcription de Maggy Lecomte et Manon Da Costa assistées de Florence Naugrette

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne