Paris, 30 mai [18]77, mercredi soir, 5 h. [1]
Depuis que je t’ai quitté, mon pauvre bien-aimé, je suis en proie à des vomissements et à des contractions terribles de l’estomac. Je souffre tant que les larmes m’en viennent malgré moi. Je ne peux pas écrire une ligne de suite sans être interrompue par une convulsion d’estomac. Cependant je veux te dire que, quel quea soit le sort qui m’attende d’ici à ce soir, tu es mon bien-aimé, admiré, vénéré et adoré. Cela dit et prouvé, pensé, prouvé [2], je ne m’occupe plus de rien m’en remettant pour le reste à la volonté de Dieu. Deo volente, comme tu as coutume de dire. J’espère que j’aurai le temps de passer ma crise d’ici au dîner et que je pourrai faire assez bonne contenance devant notre cher ami Paul Meurice et ses charmantes filles. J’ignore encore si Mme Lockroy dîne, quant à son mari il est occupé ailleurs ce soir et ne peut pas être des nôtres. Sois béni, mon cher bien-aimé, autant que je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 145
Transcription de Guy Rosa
a) « quelque ».