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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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19 mai 1877

Paris, 19 mai [18]77, samedi matin, 10 h. ½

Cher bien-aimé, je boucle ma matinée laborieuse avec ma chère petite restitus. Je voudrais la mettre aussi comme un scellé sur ton cœur afin que nul autre amour que le mien ne pût y entrer et que j’eusse seule le droit de libre pratique [1] dans ton divin grand cœur. N’est-ce pas trop d’ambition ? Toi seul est juge et maître de cette question. Moi, je ne peux que t’aimer, t’aimer et toujours t’aimer avec l’imperturbable activité de Sisyphe remontant sa pierre qui retombe toujours. Mais je ne me plains pas de mon sort, au contraire ! Je ne te demande pas si nous pourrons sortir tantôt parce que je crains que tu n’aies trop à faire aujourd’hui, et aussi parce que le temps ne me paraît pas très sûr. Je me tiendrai prête dans tous les cas. En attendant, je respecte ta lecture et même je vais en faire autant avec mon brave Rappel [2].

BnF, Mss, NAF 16398, f. 135
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Terme de droit maritime et de droit commercial : débarquement autorisé d’un navire mis en quarantaine, par extension : libre circulation des marchandises.

[2Le Carnet de Hugo pour le même jour : « Dîner du samedi. Les sénateurs. Nous avons eu Gambetta et Spuller outre les sénateurs (Schœlcher, Peyrat, Scheurer-Kestner, Ch. Robin, Corbon). Après le dîner, j’ai bu à la santé de Gambetta qui m’a adressé un toast en réponse.
Jeanne ce matin a dit à Mariette : Je t’en prie, donne-moi dix sous. On est malheureux quand on n’a pas d’argent. »

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