Paris, 7 mai [18]77, lundi soir, 6 h.
C’est toujours tout bénéfice pour moi, mon grand bien-aimé, quand je t’accompagne à Versailles, même quand je suis séparée de toi pendant plusieurs heures comme aujourd’hui. Malheureusement, il n’en est pas de même pour toi dont les minutes sont si précieuses pour le monde entier. Aussi je te plains de toute mon âme de cette journée stérile à tous les points de vue, pendant laquelle tu t’es ennuyé à ne rien faire. J’espère qu’il n’en sera pas de même demain et que tu pourras travailler sans être dérangé par rien ni par personne.
Bonne nouvelle ! petit Georges va mieux ! Il serait à désirer que ces crises qui reviennent de temps en temps disparaissent tout à fait. Déjà elles sont beaucoup moins longues et moins douloureuses, espérons qu’il n’en sera plus question l’année prochaine. En attendant, soignons bien ce cher et adorable enfant et aimons-le de tout notre cœur ainsi que sa chère petite sœur.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 123
Transcription de Guy Rosa