Paris, 30 janvier [18]77, mardi, midi ¾
Je t’attends toutes voiles dehors, mon grand bien-aimé ; tâche de ne pas trop tarder si tu ne veux pas que je meure de faim d’ici là car je n’ai encore rien pris depuis hier soir. Sans compter que je veux faire ma chambre à fond tout à l’heure, ce qui exige un peu plus de temps pour les servantes.
Mme Charles m’a fait dire ce matin qu’elle ne dînerait pas ce soir ni les enfants non plus ; en même temps elle m’a fait demander un déjeuner supplémentaire que je viens de lui envoyer avec force beurre et force dessert, ne trouvant pas opportun de faire d’observation sur l’abus quant à présent. Plus tard cela viendra tout naturellement peut-être. J’ai envoyé ton invitation à Magniez pour vendredi prochain. Ce soir nous ne serons que six à table mais je ne m’en plains pas, au contraire. Tu trouveras la carte d’invitation du ministre du commerce Teisserenc de Bort pour sa soirée de mercredia. Tu trouveras encore et surtout mon amour qui t’attend, qui te désire et qui t’adore.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 31
Transcription de Guy Rosa
a) Corrige dimanche.