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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 24 octobre 1861, jeudi, 7 h. ½ du matin

Bonjour, mon adoré petit homme, bonjour avec ce que j’ai de plus tendre dans le cœur. D’après notre petite télégraphie de tout à l’heure tu parais bien portant et joyeux ; tu peux en dire autant de la mienne qui est toute d’amour et de bonheur. J’espère que la journée tout entière sera pour nous complètement heureuse, tranquille et radieuse comme le temps qui de son côté est charmant. La mer de même se fait douce et bonne aujourd’hui comme pour attirer tes hôtes. Quant à moi, mon bien aimé, toute mal outillée que je sois pour faire la châtelaine ou même la simple aubergiste, je ferai de mon mieux pour recevoir tes visiteurs. Pourvu que je conserve ta pratique et celle de ton aimable Toto, ma fortune est faite et je ne demande rien de plus à Dieu ni aux passants. En attendant je me régale à âme que veux-tu avec ton divin manuscrit. Je regrette d’être forcée d’en céder une syllabe à d’autres avant la publication ; mais je sens que cela est absolument nécessaire et je fais contre [mauvaise] fortune bon cœur et de nécessité vertu en me résignant tant bien que mal à partager mon privilège qui, hélas ! menace de tomber bientôt en complète désuétude. Mais je ne veux pas finir cette pauvre petite restitus sur une pensée triste. Pour cela je te baise et je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 133
Transcription de Florence Naugrette

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